Au 12e siècle, Saint-Malo recueille la préférence des marins et des marchands en raison de ses qualités de site portuaire d’échouage. L’idée de transformer le port d’échouage de Saint-Malo en bassins à flot, afin d’adapter le port aux activités de commerce maritime (voyageurs et marchandises), de construction navale, de la pêche et de consolider la place de Saint-Malo parmi les neuf ports de la Manche, date de la fin du 17e siècle.
En 1884 et 1885, deux bassins sont inaugurés et en 1931 la grande écluse est construite, fermant le port et créant quatre bassins. Le port de Saint-Malo dispose ainsi d’équipements (écluses, linéaires de quais, forme de radoub, cales, surface de stockage…).
Entre temps, à proximité du port de Saint-Malo, la gare de chemin de fer est construite en 1864.
L’augmentation du trafic avant la première guerre mondiale révèle des insuffisances dans l’outil portuaire.
Un programme de modernisation est réalisé au début des années 30, malgré la crise de 29.
Le 7 août 1944, les allemands qui avaient miné le port, font sauter les quais et les écluses. Le môle des Noires est également endommagé. Quelque 100 bateaux sont coulés. La ville est à son tour dévastée.
La réaction est immédiate, la reconstruction du port et de la ville de Saint-Malo s’étale de 1946 à 1965.
Fiche : Les aménagements du port de Saint-Malo entre 1803 et 1900
Fiche : La construction navale au port de Saint-Malo entre 1803 et 1940
Fiche : Les trafics du port de Saint-Malo entre 1803 et 1965
En 1965, une ligne régulière avec les îles anglo-normandes est créée, puis avec la Grande Bretagne en 1976. Saint-Malo devient rapidement le 1er port passager de Bretagne.
Le port s’équipe de terminaux d’acide phosphorique et de mélasse, d’un appareil performant destiné au déchargement en continu. Les trafics marchandises ne sont pas en reste. En 1995, le trafic marchandises dépasse les deux millions de tonne, et Saint-Malo devient le 3ème port de Bretagne.
En 1965, un port de pêche fraîche est créé. Il s’agit de gagner un challenge particulièrement difficile et de persuader les professionnels de l’intérêt du projet.
Le bassin Bouvet est alors équipé des installations nécessaires et, depuis, l’outil n’a cessé de s’adapter pour offrir aux nombreux acteurs de cette filière : armateurs, pêcheurs, mareyeurs.
En 1994, la halle à marée du port de pêche de la Houle à Cancale est réhabilitée.
En 1980, le Canada interdit l’accès aux eaux de Terre-Neuve, marquant ainsi définitivement la fin d’une époque. Mais le port de Saint-Malo a su perpétuer cette tradition longue de cinq siècles à travers l’un des derniers armements français. Une activité qui s’est maintenue malgré la faiblesse des quotas grâce à la diversification des lieux de pêche et des produits. En associant la pêche au cabillaud, au merlan bleu en mer du Nord, un nouvel avenir s’ouvre pour cette activité.
Complément indispensable de son développement maritime, la construction navale est l’une des principales activités historiques du pays malouin.
A partir des années 60, la construction bois stagne au profit du métal et, dans les années 70, le plastique gagne le yachting. Dans un marché qui évolue très vite, le pays de Saint-Malo garde sa réputation de qualité et de savoir-faire. On s’attache à conserver la construction classique en bois, mais surtout à développer des techniques innovantes et de nouveaux débouchés. On lance les catamarans de pêche côtière, des engins amphibies qui révolutionnent les pratiques des mytiliculteurs. Mais, Saint-Malo souffre des difficultés de ce secteur. Une conjoncture difficile où les innovations sont de plus en plus rapides et demandent des investissements très importants. En revanche, la réparation et la maintenance navales restent des pôles traditionnels.
Fiche : Les aménagements du port de Saint-Malo entre 1900 et 1965
Fiche : Les aménagements du port de Saint-Malo entre 1965 et 2003
Les gestionnaires du port de Saint-Malo (commerce, pêche, construction/réparation navale)
La concession du port de Saint-Malo, confiée par l’Etat à la Chambre de commerce et d’industrie de Saint-Malo en 1957 a été conclue pour une durée initiale de trente ans. Elle a ensuite été prolongée pour une durée de quarante ans en 1977, puis finalement jusqu’à fin 2019.
Depuis le 1er janvier 2020 et pour une durée de 10 ans, la région Bretagne a confié la concession du port de Saint-Malo à EDEIS. La concession regroupe quatre activités sur deux sites : la pêche (sur les ports de Saint-Malo et de Cancale), le trafic de marchandises, le transport de voyageurs depuis le terminal ferry du Naye et la réparation navale (essentiellement sur le port malouin).
Les gestionnaires des Ports de plaisance Vauban et Bas Sablons
La concession du port de plaisance Vauban est gérée par la CCI Ille-et-Vilaine jusqu’à 2023.
Celle du port de plaisance des Bas Sablons est confiée à la ville de Saint-Malo jusqu’à 2023.